Les signes
de détresse
Mieux comprendre les signes de détresse et les facteurs de risque
Le suicide arrive rarement sans préavis. La personne ayant des idées suicidaires va émettre des signes de détresse plus ou moins perceptible par son entourage. La plupart des gens qui se suicident ou qui font une tentative ne souhaitent pas nécessairement mourir. Le geste est avant tout posé pour mettre fin à leur souffrance !
Il est donc crucial de repérer ces signes de détresse et d’agir afin de fournir l’aide nécessaire à la personne qui traverse une période de crise et de grande détresse.
Les signes de SOS
Les signes de détresse verbaux (directs ou indirects)
Une personne ayant des propos dévalorisants, exprimant le désir de mourir ou l’éventualité de son absence peut être un bon indicateur de la présence d’idées suicidaires. Voici quelques exemples :
- Je veux mourir
- Vous seriez mieux sans moi…
- Je ne serai plus ici de toute façon !
- À quoi bon continuer
- Je ne sers à rien
- Je n’ai aucune valeur/importance
Il est faux de penser qu’une personne ayant ouvertement des propos suicidaires ne passera pas à l’acte. Au contraire, il s’agit souvent d’un appel à l’aide. Si le but derrière ses phrases n’est pas toujours une intention de se suicider, ces dernières sont un gage d’une profonde détresse.
Une personne ayant pris la décision de s’enlever la vie peut faire ses adieux à son entourage lors de visites ou de coup de téléphone inattendus. La personne peut sous-entendre qu’on ne la reverra plus ou encore écrire des lettres d’adieux.
Les signes de détresse comportementaux
- Isolement inhabituel ou incapacité à rester seul.e.
- Le repli sur soi, l’abandon des activités habituelles ou la recherche de contacts inhabituels peuvent être des signes de détresse. Par exemple : Ne plus faire attention aux choses qui étaient importantes avant, négliger son cercle d’ami.e.s ou de connaissances, éviter les contacts physiques ou être en recherche de contacts physiques.
- Accumulation de médicaments.
- Rédiger des documents de dernières dispositions, faire des dons ou des legs.
- Apparition ou aggravation de la consommation de tout type ou présence de comportements à risque :
- L’augmentation des comportements à risque qui peuvent être révélateurs : comme la consommation accrue de drogues ou alcool, pratiquer des loisirs à risque, avoir des rapports sexuels non protégés ou conduire imprudemment.
- Avoir un intérêt marqué pour ce qui est en rapport à la mort
- Par exemple ; écrire des textes, peindre des tableaux, lire des livres ou consulter des sites consacrés à la mort
- Effectuer des recherches sur les méthodes ou les moyens pour se suicider
Les signes de détresse psychologiques
- Sentiment de désespoir
- Dévalorisation
- Tristesse
- Faible estime de soi
- Grande susceptibilité
- Sérénité et détachement soudains
- Si une personne, après une période de découragement profond et de souffrance, paraît soudainement très calme, satisfaite et détachée, cela peut être un signe que la personne a décidé de mettre fin à ses jours.
Les signes de détresse biologiques
- Modification des habitudes de sommeil
- Augmentation ou diminution des heures de sommeil
- Changement d’horaire de sommeil sans raison
- Manque d’énergie
- Changement dans l’hygiène de vie de personne
Gardons en tête que ces signes sont préoccupants, mais n’indiquent pas nécessairement que la personne est suicidaire. Vous connaissez bien votre entourage alors faites-vous confiance ! Si un changement de comportement, peu importe le type, vous inquiète, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide pour votre proche !
Facteurs
de risques
Les facteurs prédisposants correspondent aux éléments du passé qui peuvent rendre la personne plus vulnérable :
- Une ou plusieurs tentatives de suicide
- Les problèmes de santé mentale (dépression, schizophrénie, troubles anxieux)
- Les problèmes de dépendance à l’alcool ou aux drogues
- Divers traits de personnalité (l’anxiété, la faible estime de soi, l’impulsivité)
- La difficulté de reconnaissance ou d’acceptation de l’orientation sexuelle
- Les problèmes de santé physique chroniques
- Le manque d’aptitude à résoudre certains problèmes
- Le suicide d’un.e proche de la personne
- L’isolement et l’absence de liens significatifs dans la famille
- Le chômage et/ou la pauvreté
Les facteurs contribuant amplifient la fragilité de l’individu (les abus de substance, un environnement social instable) :
- L’abus de substances et de jeux de hasard
- Les idées suicidaires antérieures
- Le fait de vivre seul
- L’effritement dans les relations interpersonnelles
- Le refus de demander de l’aide
- L’augmentation de l’impulsivité
- Des conflits dans la famille ou au travail
- L’isolement ou l’absence de réseau de soutien
- Un deuil récent
- La disponibilité des moyens pour se suicider
- Le manque de continuité dans les soins
Les facteurs précipitants sont des éléments qui peuvent déclencher une idée ou un comportement suicidaire. Ils sont regroupés selon des périodes de la vie.
À l’adolescence
- Une rupture amoureuse
- L’échec scolaire
- Des conflits soudains dans la famille
- Un conflit avec les pairs avec humiliation ou rejet.
À l’âge adulte
- Une rupture amoureuse
- La perte d’un emploi
- Un échec professionnel
- Un conflit avec la justice
- Des difficultés financières
Chez les personnes âgées
- Le deuil du.de la conjoint.e
- La perte du permis de conduire
- La perte de l’autonomie fonctionnelle
- L’emménagement dans un établissement pour personnes en perte d’autonomie
- La maladie chronique
Facteurs
de protection
Les facteurs individuels
- La capacité à demander de l’aide
- La connaissance et la confiance en soi
- Les activités valorisantes
- Un bon état de santé physique et psychologique
- La résilience et la capacité à résoudre des problèmes, à gérer son stress
- L’adoption de saines habitudes de vie
- Développer un sentiment de sécurité
- La capacité à se faire des ami.e.s, à s’intégrer dans un groupe
Les facteurs familiaux
- Les relations harmonieuses avec la famille et l’entourage
- Un milieu scolaire ou de travail respectueux et valorisant
- De saines habitudes de vie dans le milieu familial
- L’ouverture aux différences au sein de la famille
- Le dialogue dans le milieu familial
- Développer un modèle d’entraide
- Renforcer la stabilité et la disponibilité au sein du milieu familial
- Développer un réseau d’ami.e.s
Les facteurs environnementaux
- L’accès à des services d’aide adaptés aux besoins de la population
- La continuité des services
- L’alliance entre les prestataires de service et la population en matière de prévention du suicide
- Un programme de prévention du suicide dans la communauté
Populations les
plus vulnérables
- Hommes âgés de 28 à 65 ans
- Population autochtone
- Personnes s’identifiant LGBTQ2+
- Jeunes de 15 à 24 ans
- Personnes âgées de 65 ans et plus
- Personnes incarcérées
- Personnes en situation d’itinérance
- Personnes ayant vécu un ou plusieurs épisodes de blessures auto-infligées
- Personnes ayant un problème de santé mentale ou des douleurs chroniques
- Personnes ayant un problème de dépendance
Écoutez
les signes
Si vous percevez un ou plusieurs de ces signes de détresse chez une personne de votre entourage ou que vous reconnaissez vos propos, n’hésitez pas à aller chercher de l’aide !
En cas de doute, il vaut mieux agir et poser la question directement à la personne ! Ceci lui ouvrira la porte à demander de l’aide.
N’hésitez pas à nous contacter pour obtenir de l’aide pour vous ou une personne de l’entourage.